23 novembre 2016

Les profondeurs

Les marais des Everglades sont troubles, ce matin. On vient de trouver le corps d’une femme. Une femme noire. Abe est procureur, réputé irréprochable et sans tache et, pour lui, cette scène de crime n’est pas différente d’une autre. Mais quand on identifie le corps, et que l’agent Victoria Santos lui demande s’il connaît cette femme, Abe hésite à répondre… Une seconde d’hésitation qui le propulse du côté des suspects. Et l’entraîne dans les profondeurs d’une spirale infernale le jour où sa propre femme, Angelina, disparaît à son tour.

Meurtres en série. Infidélités conjugales. Secrets inquiétants. Machination.
Qu’y a-t-il vraiment sous la surface des êtres et des choses ?


Les profondeurs de James Grippando

Les profondeurs de James Grippando, 395 pages, Mosaïc, 2015

Mon avis : Alors qu'un tueur en série sévit à Miami, le corps d'une jeune femme est retrouvé. Les enquêteurs doutent rapidement qu'il puisse s'agir d'une nouvelle victime du tueur en série. Jusqu'à présent, toutes les victimes étaient des femmes blanches ayant une relation avec un homme noir. Or la nouvelle victime est une femme noire. Il s'agit de Tyla Tomkins, une avocate largement reconnue dans sa profession, qui semble avoir eu un certain nombre d'aventures avec des hommes mariés. Abe Beckham, lui-même avocat, récemment remarié suite au décès de sa première femme, va très vite faire partie des suspects. Il arrive même en première place pour Victoria Santos, agent du FBI, qui va tout faire pour prouver sa culpabilité.

J'ai eu du mal à me plonger dans cette lecture pour plusieurs raisons. Pour commencer, l'auteur commence en écrivant à la première personne, le narrateur étant Abe Beckham. Et comme ça sans prévenir, après quelques chapitres, on abandonne le "je" pour arriver à de la narration en partant du côté de Victoria Santos, et on alterne comme ça tout au long du livre. Si encore on avait une sorte de sous-titre pour prévenir, mais de cette façon je peux vous dire que sur le premier changement on bloque complètement et on se demande si on n'a pas changé de livre sans s'en rendre compte... Côté description, le tout est plutôt bien dosé, ni trop, ni pas assez. L'auteur nous donne juste ce qu'il faut pour nous guider mentalement tout en laissant une marge de manœuvre à notre imagination.

Je ne vais pas trop rentrer dans le détail des personnages, sous peine de faire trop de révélations. Avant tout, j'ai trouvé que Victoria Santos était un personnage plutôt manipulateur : je donne telle info à telle personne, l'inverse à telle autre personne et on va voir ce que ça donne. Si bien qu'au final, même le lecteur ne sait plus ce qu'elle pense.

Pour ma part, l'énigme est très rapidement retombée comme un soufflé. J'ai vu venir le final très rapidement. Même si l'auteur laisse planer le doute, il n'a pas réussi à me leurrer. C'est cousu de fil de blanc et ça rappelle très fortement un livre excellent un peu plus ancien qui a connu une non moins excellente adaptation sur le grand écran. J'avais déjà à peu près une idée de ce qui se tramait, mais même pas arrivée au tiers du livre, un évènement m'a convaincue que je ne me trompais pas, et tout me criait le titre de cet autre livre (je vous en dis plus tout à la fin, en spoilers). On va jusqu'à retrouver les personnages dans la même situation dans le final.

Ce livre ne m'a absolument pas convaincue. J'ai plutôt eu l'impression de lire un très mauvais remake d'un autre livre. Pour le coup je ne suis pas pressée de découvrir l'autre livre de l'auteur qui traîne dans ma PàL...

On en arrive aux SPOILERS, histoire de pouvoir être plus claire. Et oui, certains livres nécessitent qu'on en passe par là pour être le plus précis possible.

Le livre auquel je n'ai pas pu m'empêcher de penser est bien évidemment Les Apparences de Gillian Flynn qui était inscrit en filigrane tout au long du livre. Quand on découvre que des messages laissés par Tyla Tomkins, la victime, sur le répondeur du portable d'Abe, ont mystérieusement disparus, tous les personnages se torturent les méninges pour savoir qui a bien pu avoir accès au téléphone... Aucun n'a eu le réflexe d'aller au plus proche : sa femme, Angelina... C'était pourtant le plus logique. J'avais envie de leur hurler : "mais sa femme bon sang, sa femme !". Alors quand en plus, cette même Angelina disparaît, le tout dans un contexte qui laisse clairement le doute sur des violences conjugales d'un point de vue extérieur... ben là finis les doutes, c'est juste une évidence. Alors même quand l'auteur nous révèle qui a tué Tyla, je savais très bien, que cette personne avait forcément été manipulée, et je savais par qui. À aucun moment de ma lecture je n'ai été surprise. L'auteur a même poussé le vice jusqu'à finir sur les mêmes circonstances pour le couple Abe/Angelina, que pour le couple Nick/Amy dans Les Apparences. C'est dommage, parce que l'idée de base est très bonne, mais ça sent le réchauffé, et en plus le mauvais réchauffé là où Gillian Flynn a été excellente.

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