10 juillet 2017

Enfant 44

Moscou, hiver 1953. Le corps d’un petit garçon est retrouvé nu sur une voie ferrée. Leo, agent du MGB, police d’État chargée du contre-espionnage, reste fidèle à la ligne du parti : le crime n’existe pas sous le parfait régime socialiste, il s’agit d’un accident.
L’affaire est classée mais le doute s’installe...
Tombé en disgrâce, Leo est contraint à l’exil avec sa femme, Raïssa. Et, dans une petite ville des montagnes de l’Oural, il va faire une troublante découverte : un autre garçonnet mort dans les mêmes conditions.
Leo et Raïssa vont se lancer dans une terrible traque, qui fera d’eux des ennemis du peuple...




Enfant 44 de Tom Rob Smith, 519 pages, Pocket, 2010

Mon avis : Dans les années cinquante, à Moscou, un enfant est retrouvé mort près d'une voie ferrée, son corps déchiqueté par un train, la bouche remplie de terre. Les circonstances de sa mort semblent floues. En effet des témoins disent qu'il a été retrouvé nu et que peu avant sa mort, il était en présence d'un homme. Or, tous ces témoins se rétractent... Malentendu ou l'affaire a-t-elle été étouffée ? Leo Demidov, agent du contre-espionnage (le MGB), a pour mission de classer l'affaire rapidement. Toutefois quelques mois plus tard, il va être amené à faire face à d'autres cadavres avec une mise en scène étrangement semblable.

Ce roman est un peu spécial dans le sens où on n'est pas sur un policier classique. On devine assez rapidement qui est le tueur. Mais ça ne pose pas problème. Ce qui compte ici ce n'est pas de trouver l'identité de l'assassin, du moins pour nous lecteur, mais plutôt de faire le lien entre certains personnages, qu'on est très très loin d'imaginer, et de découvrir comment le coupable va être stoppé.
En effet, ce livre relève à la fois du policier historique et de l'aventure. Je ne parle pas d'une aventure à la Indiana Jones mais plutôt d'un chemin semé d'embûches pour Leo et sa femme Raïssa pour parvenir à faire la lumière sur cette affaire. Pour cause, la police fait en sorte de trouver rapidement un coupable pour chaque crime de façon à faire taire les mauvaises langues au plus vite. Si bien que si Leo veut enquêter et arrêter le meurtrier, il va devoir agir contre l'état et devenir ainsi, lui et sa femme qui va l'aider, un ennemi de l'état s'il se fait prendre.

La plume fluide de l'auteur nous plonge en union soviétique à une époque où la terreur règne sur tous les habitants. Il nous décrit très bien cette ambiance et cette nécessité de ne faire confiance à personne à part soi-même. Le moindre faux pas peut coûter très cher. À titre d'exemple, l'homosexualité est sanctionnée d'emprisonnement. Les troubles psychiatriques quels qu'ils soient sont passibles de peine de mort.

Ainsi on peut dire que les personnages de Leo et Raïssa sont particulièrement courageux quand on sait ce qu'ils risquent s'ils se font prendre, et ce qu'ils vont traverser. Les sentiments entre eux sont loin d'être clairs. Si, au départ, on pense qu'ils nagent dans le bonheur, on va vite s'apercevoir que les apparences sont trompeuses et parfois, à cette époque particulièrement torturée, nécessité fait loi. On est bien loin du cliché du couple parfait, aussi j'ai particulièrement aimé assister à l'évolution des sentiments entre eux, qui sont très fluctuants, tout au long du livre.

L'intrigue, au-delà de l'identité du coupable, m'a bluffée. De plus le rythme est vraiment haletant. On est sans cesse sur le qui-vive, dans l'angoisse que Leo et Raïssa se fassent attraper. On passe également beaucoup de temps à se poser des questions sur tous les personnages. Je le disais plus tôt, il ne faut faire confiance à personne. Ainsi, pour le lecteur, il est très difficile de se faire une opinion sur les différents personnages qui vont croiser la route de Leo.

Ce livre a donc été une excellente lecture que je recommande vivement. Je compte bien découvrir les livres suivants de l'auteur.

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